Le karaté est un art martial que beaucoup pensent plus ancien qu’il ne l’est en réalité. L’art martial est relativement plus jeune que la plupart des gens ne le croient.
Plongeons-nous dans l’époque où le karaté a été inventé et passons en revue l’évolution des arts martiaux. Dans cet article, nous allons passer en revue l’histoire du karaté et l’ascension et la chute de sa popularité.
Sommaire
Quel âge a le karaté ?
Beaucoup pensent que le karaté est plus ancien qu’il ne l’est, alors quand le karaté a-t-il été inventé et quel âge a-t-il vraiment ? Croyez-le ou non, l’art martial du karaté n’est pas si vieux.
Voici ce qu’est le karaté en vidéo :
Le karaté a un peu plus de cent ans et bon nombre de ses techniques sont tirées d’anciens arts martiaux d’Okinawa.
L’histoire du karaté
L’art du karaté s’est développé sur l’île d’Okinawa. Cette île japonaise est connue depuis des siècles comme étant un haut lieu du développement des arts martiaux.
Il y avait aussi l’influence de différentes formes de Kung Fu des pêcheurs chinois qui se sont installés sur l’île. De nombreux habitants d’Okinawa apprendraient l’autodéfense non armée au début de l’occupation de l’empire japonais.
Cela conduirait de nombreuses personnes sur l’île à apprendre le kobudo d’Okinawa, le tegumi et plus tard le karaté.
Itosu Anko
L’un des premiers influenceurs qui a aidé à développer le karaté était Itosu Anko. Il a commencé sa formation d’arts martiaux sous Sokon Matsumura, qui était considéré par certains comme l’un des maîtres originaux du karaté.
Anko était également très instruit, ce qui l’a amené à devenir secrétaire du dernier roi du royaume Ryukyu. Plus tard, il est devenu enseignant à temps partiel au premier lycée préfectoral d’Okinawa.
Itosu Anko s’est donné pour mission d’inclure le karaté dans le programme d’éducation physique de l’école. Itosu développera une méthode systématique d’enseignement du karaté aux jeunes qui est encore utilisée aujourd’hui.
Gichin Funakoshi
Gichin Funakoshi est considéré par beaucoup comme le père du karaté moderne qui a contribué à répandre l’art martial en dehors d’Okinawa. Son objectif principal était d’amener le Japon continental à accepter le karaté afin qu’il puisse se répandre dans le reste du monde.
Funakoshi commencerait sa quête du Japon continental en acceptant l’art martial en le rendant plus japonais. Le mot karaté signifiait à l’origine main chinoise, mais Funakoshi le changerait pour signifier main ouverte.
Gichin adopterait le Gi du Judo pour rendre l’art martial plus formel. Il influencera plus tard le développement du Karaté Gi.
Le karaté se répand à travers le monde
Le karaté a commencé à se répandre dans le monde après la Seconde Guerre mondiale. L’armée américaine établirait une base à Okinawa et les soldats seraient exposés au karaté.
De nombreux soldats commençaient à apprendre le karaté alors qu’ils étaient stationnés sur l’île. Une fois leur temps de service écoulé, ils sont retournés aux États-Unis et ont partagé ce qu’ils avaient appris.
De nombreux instructeurs de karaté parcourraient également le monde et ouvriraient des écoles de karaté dans divers pays du monde.
Tout est absolument faux. Cassons le mythe Gichin Funakoshi. Il pratiquait le Shorin-ryu (dont le nom a été donné par Sokon Matsumura). C’est son fils, Gigo Funakoshi qui a signé les changements qui ont mené au Karate « moderne » (pour ce qui est du Shotokan).
Pour ce qui est de l’origine du Karate, son nom était initialement To-te (« la main de Chine ») et s’appelle encore aujourd’hui « Okinawa-te » ou « Okinawa Kempo ». Il s’agit d’un mélange de techniques locales et de divers arts martiaux chinois, importés sur l’île de Ryukyu au 17ème siècle. Donc ce qu’on appelle Karate peut être considéré aussi vieux que ça.
Quand vous citez Sokon Matsumura, vous le faites passer pour le créateur du Karate, ce qui est absurde. Son maître s’appelait Kanga Sukagawa, aussi surnommé Tode (ou To-te) Sukagawa. Il descendait d’une lignée d’utilisateurs du To-te qui remontait à l’installation de 16 familles chinoises sur l’île de Ryukyu au début du 17ème siècle. Sauf que cette partie de l’histoire ne concerne que la branche principale du Shuri-te, l’art martial de la ville de Shuri, l’ancienne capitale de Ryukyu. L’histoire du Karate concerne aussi le Tomari-te et le Naha-te, respectivement des villages de Tomari et Naha. Le Tomari-te s’est peu à peu mêlé au Shuri-te jusqu’à la création du Shorin-ryu par Sokon Matsumura, ne faisant plus la distinction entre les deux. Cependant, le Naha-te a lui continué sa route seul, jusqu’à devenir le Goju-ryu sous la férule de Chojun Miyagi, ou encore un style croisé avec le Shuri-te s’appelant Isshin-ryu, pratiqué notamment par de nombreux soldats américains ayant été en poste à Okinawa. On peut citer le Uechi-ryu, né du Pangai Noon chinois et effectivement arrivé sur Ryukyu à la fin du 19ème siècle, lui aussi enseigné à de nombreux soldats américains.
Pour ce qui est de Anko Itosu, il n’a jamais eu que des élèves en cours particulier, et n’est pas à l’origine de l’enseignement du To-te dans les écoles. Ceci est le fait de l’un de ses contemporains : Kanryo Higaonna, maître du Naha-te et professeur de Chojun Miyagi. Anko Itosu a été vivement critiqué par ses condisciples pour avoir dénaturé complètement les enseignements de son maître. On peut néanmoins lui attribuer la création des kata Pinan, enseignés aux débutants.
Il y a encore beaucoup à dire sur l’histoire du Karate, mais ce n’est certainement pas à vous, qui racontez n’importe quoi du début à la fin, de le raconter.
Avant d’invectiver les autres, corrigez vos propres lacunes… Il est établit que Sakugawa Kanga (1786-1867) était en fait le fils de Sakugawa Kangi dit « To-Tei » (1683-1760). Aussi, ce ne sont pas 16 familles Chinoises qui sont venues à Kumemura Naha, mais 36 familles et ce n’était pas au début du 17e siècle, mais en 1392….
L’article, malgré son intérêt et quelques approximations historiques, reste néanmoins inexact sur pas mal de points : il évoque le « tegumi » comme origine alors qu’il pourrait évoquer plus plus précisément le « To-de », une autre manière d’évoquer un style d’origine chinoise.
En effet, on évoque le royaume des Ryu-Kyu (un peu plus vaste que la seule île d’Okinawa… et le rôle fondateur de Anko Itosu mais, au delà de ce rôle de « secrétaire du dernier roi » il était notamment l’instructeur de la garde royale, qui pratiquait, déjà, un ancien art martial propre à l’archipel…
Donc, certes, le Karaté moderne n’est pas si vieux que ça, un siècle et demi à tout casser, mais les formes originales, représentées encore aujourd’hui par le Karaté d’Okinawa (qui n’a peu ou rien à voir avec notre pratique actuel) plonge ses racines beaucoup plus loin que ça.
Cette tradition mérite, au moins, le respect de la précision.